Au coeur de l'Ontario Francophone : Une perspective autochtone
- Starla
- 9 août
- 6 min de lecture
By Starla
Traduit par Sasa
Histoire et patrimoine
L'établissement des Français en Ontario a commencé au 17e siècle, principalement le long du fleuve Saint-Laurent et des Grands Lacs, où les explorateurs et les marchands de fourrures ont fondé les premières communautés. Ces régions sont rapidement devenues le centre de la rivalité entre les Britanniques et les Français, qui s’est soldée par la prise de contrôle de la Nouvelle-France (Canada) par les Britanniques en 1763. Ce changement a apporté de nouveaux défis aux colons français, mais n’a pas fait disparaître leur présence ni leur impact culturel. Au début du 20e siècle, le patrimoine des Franco-Ontariens a été confronté à un grand défi avec le Règlement 17, une loi adoptée en 1912 qui limitait l’éducation en langue française en Ontario. Cette loi visait à assimiler la population francophone à la majorité anglophone, mais elle a rencontré une forte résistance de la communauté franco-ontarienne. Malgré ces difficultés, les Franco-Ontariens ont conservé leur identité culturelle et linguistique unique grâce à leur détermination et le soutien de la communauté. Aujourd’hui, leur patrimoine est célébré pour ses contributions importantes à la diversité culturelle et à l’histoire de l’Ontario.
Langue
Le français ontarien, une variante du français canadien, est un élément essentiel de la culture franco-ontarienne. Parlé par les communautés francophones en Ontario, cette langue comporte des expressions et des accents uniques influencés par l’histoire de la région et ses interactions avec les anglophones. Les efforts pour préserver et promouvoir la langue franco-ontarienne incluent des écoles francophones, des festivals culturels et des médias. Bien que le français soit présent dans toute la province de l'Ontario, il est principalement parlé dans le nord de l'Ontario, où il existe de plus petites communautés et moins d'influences anglaises.
Journée Franco-Ontarien
La Journée Franco-Ontarienne, célébrée le 25 septembre, est une journée importante pour les Franco-Ontariens, mettant à l’honneur leur culture vibrante et leur riche patrimoine. Cette journée commémore l'inauguration du drapeau franco-ontarien en 1975, devenu un emblème fier de la communauté. Les festivités incluent des parades, des spectacles culturels et des rassemblements communautaires, mettant en valeur les contributions des Franco-Ontariens à la diversité de la province. Pour la communauté franco-ontarienne, cette journée est une affirmation puissante de leur identité, de leur unité et de la vitalité continue de leur langue et de leurs traditions en Ontario.
Musique franco-ontarienne
Les artistes franco-ontariens comme Chuck Labelle, André Paiement, Annie Blanchard, Damien Robitaille, Mélissa Ouimet et Les Chiclettes jouent un rôle crucial dans la promotion et la préservation de la culture franco-ontarienne à travers leur musique et leurs performances. Chuck Labelle est connu pour son son folk-rock et ses paroles émouvantes, tandis qu’André Paiement, co-fondateur du groupe CANO, a laissé un héritage durable grâce à ses contributions à la musique et au théâtre franco-ontariens. Annie Blanchard est une artiste contemporaine avec une voix captivante, et Damien Robitaille enchante les auditoires avec son mélange unique de pop, rock et folk. Mélissa Ouimet insuffle une énergie rock dans ses chansons en français, et Les Chiclettes, un trio vocal féminin, séduisent les auditeurs avec leur harmonieux mélange de jazz, swing et chanson. Ensemble, ces artistes célèbrent et perpétuent le patrimoine franco-ontarien vibrant, inspirant fierté et unité au sein de la communauté.
Cuisine
Bien qu’il n’y ait pas de cuisine spécifiquement franco-ontarienne, certains aliments peuvent être considérés comme faisant partie intégrante de notre culture. Le peameal bacon, souvent appelé « bacon canadien », est un plat populaire, préparé à partir de longe de porc roulée dans de la semoule de maïs, offrant une texture et une saveur uniques. Un autre aliment est le sirop d’érable, l’Ontario étant un important producteur de ce produit. Il s’agit d’un ingrédient de base dans de nombreux foyers franco-ontariens, utilisé pour tout sucrer, des crêpes aux desserts. De plus, les tartelettes au beurre, un délice canadien apprécié avec une garniture riche et sucrée, font partie des traditions culinaires locales. Le doré jaune, également connu sous le nom de walleye, est un incontournable en raison de la vaste étendue de lacs en Ontario, offrant du poisson frais et délicieux souvent présent dans les recettes régionales. Ces aliments ne satisfont pas seulement les palais, mais relient aussi les Franco-Ontariens à leurs racines culturelles et à l'abondance naturelle de leur province.
Différences entre le français québécois et le français ontarien
Le français québécois et le français ontarien partagent de nombreuses similitudes, mais présentent également des différences notables en raison d'influences historiques, culturelles et régionales. Le français québécois tend à préserver des caractéristiques plus traditionnelles de la langue française, telles qu’une prononciation distincte, un vocabulaire et des expressions enracinées dans l’héritage linguistique du Québec. De plus, le français québécois intègre souvent des mots autochtones, reflétant le paysage culturel et linguistique unique de la province. En revanche, le français ontarien peut présenter une plus grande influence de l'anglais, en raison de la proximité de la province avec les communautés anglophones et de son histoire de bilinguisme. Les francophones de l’Ontario peuvent également adopter certains mots ou expressions anglais dans leur discours, contribuant à une fusion linguistique distincte. Par exemple, j’entends souvent des gens dire « J’en ai un appointment », qui est un anglicisme. La façon correcte de le dire est « J’en ai un rendez-vous ». Un autre exemple est « Je vais voir un show » au lieu de « Je vais voir un spectacle ». Mais les anglicismes les plus courants en franco-ontarien consistent à ajouter « er » à des mots anglais. Par exemple, watcher, fisher, builder, etc.
Éducation
La crise de l’éducation en français en Ontario est un problème urgent qui menace l’existence de la culture et de la communauté franco-ontariennes telles que nous les connaissons. Les écoles de langue française font face à des défis tels que le sous-financement, la pénurie d’enseignants et des ressources insuffisantes, ce qui affecte la qualité de l’éducation pour les élèves francophones. De plus, les enfants parlent et apprennent de moins en moins le français en raison d’une intégration croissante dans des environnements majoritairement anglophones, de l’accès limité aux médias en langue française et de la domination croissante de l’anglais dans la vie quotidienne. Cette situation compromet les efforts visant à préserver et à promouvoir la langue et l'identité culturelle parmi les jeunes Franco-Ontariens. En conséquence, la communauté craint un déclin dans la transmission de leur patrimoine aux générations futures, posant un risque significatif pour l’existence de la culture franco-ontarienne. Il est essentiel de relever ces défis éducatifs pour assurer la survie et l’épanouissement de cette communauté dynamique.
Conclusion d’une native
Pour conclure, j’ai vécu dans la communauté franco-ontarienne toute ma vie, et bien que notre français ne soit pas aussi structuré ou correct que le français de France ou même le français québécois, il est important que nous préservions notre langue. De nombreuses écoles françaises sont en train de fermer, même celle que j’ai fréquentée pour le lycée est menacée par la fermeture. Le lycée que je fréquentais accueillait autrefois 1200 élèves chaque année, mais aujourd’hui, il n’en compte plus que 350. Des salles de classe sont fermées parce qu’on ne peut pas se permettre d’avoir un concierge supplémentaire et parce qu’il n’y a pas assez d’élèves pour justifier leur utilisation. J'étais dans deux classes lors de ma dernière année de lycée où il n’y avait que trois élèves. Pendant ce temps, les lycées anglophones doivent construire des extensions à leurs campus en raison du nombre élevé d’élèves qui les fréquentent. En vérité, beaucoup de ces élèves fréquentant les écoles anglophones ont des parents francophones ou parlent eux-mêmes le français, mais refusent de le maintenir parce que le français est perçu comme ringard et pas cool. En réalité, parler français est une compétence très importante à avoir en Ontario et offre de meilleures opportunités d’emploi pour ceux qui le parlent. Le français ontarien aura toujours une place spéciale dans mon cœur, et je pense que cette langue mérite d’être maintenue. Sur cette note, je vous dis, merci d’avoir reader mon article.
À propos de Starla
Jeune Franco-Canadienne, actuellement en licence de comptabilité avec une mineure en anglais. Elle est également comptable à temps partiel et se passionne pour des hobbies tels que l’art numérique, le skateboard, les jeux vidéo, les échecs et, bien sûr, l’apprentissage des langues. Elle est actuellement bilingue en français et en anglais et apprend le néerlandais.
À propos de Sasa
Française et étudiante en biologie. Aime passionnément Stardew Valley et le beurre salé. Toujours prête à aider les apprenants du français, elle a rejoint la communauté Language Cafe à sa création et est responsable de la table française depuis. Devrait perfectionner son anglais plutôt que de simplement regarder des séries. Elle va peut-être se laisser tenter par une autre langue un de ces jours. Elle espère un jour visiter d'autres pays en dehors d’Europe qu’elle a déjà bien exploré.